Mondes-Perdus.Malade-Palpitant

Putain de bulle à toi aussi...

Mardi 5 avril 2011 à 0:00

Je suis une voiture. Je suis une longue voiture blanche. Mon aile droite est légèrement abîmée, la portière s'ouvre difficilement, avec ce genre de grincement qui fait friser les dents et retourner l'échine en deux. Je roule, je ne roule pas, je recommence, je pourfends la grande toile noire brillante de la nuit. Je la déchire, elle hurle, elle se tait, elle menace, elle tombe. Les lumières apparaissent, éparses, étendues et dispersées dans le lointain. Elles brillent faiblement, mais sûrement. Pas de quoi trembler. J'accélère. Je suis une voiture. Mes feux s'éteignent subitement, quelques secondes, ils se rallument. Sur une ligne droite, amusant mais c'est tout. J'entends une musique, elle vient me caresser la carrosserie, elle m'entoure dans son rythme et je m'enroule de sa couleur. Nous roulons à deux. Plus rien d'autre. Le vent, je l'oublie. La lune, elle se cache. La mer, j'y vais. S'il devait arriver que le monde s'arrête maintenant, tout de suite, je m'en foutrais, je serais à ce moment plus fort que l'espace, plus loin que le temps. Mais il ne se passe rien. J'avance sans peine, avec un simple but. Plus tard je serai aux lumières, mais n'y pense pas. Je ne suis qu'une voiture. Un éclat jaune m'aveugle derrière moi, me passe devant et s'oublie dans la peinture. Je me découperai bien ce moment en tableau. Et la paix, Divinité, la Paix !

It's Showtime.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Lundi 28 mars 2011 à 23:51

Relecture de l'ouverture de la bulle. Hypocrisie de ces premiers mots. "Je ne le fais pas pour vous, mais pour moi. Pas pour toi, petit lecteur [...] . Ceci n'est pas mon but. Je ne cherche qu'un endroit public [...] où je peux écrire, me défouler, raconter des histoires vrais ou fausses, expliquer ma vie... Pas un journal intime [...] mais un endroit libre personnel. Pas un moi factice qui pourrait donner une impression de présence mais un lit pour mes pensées."

J'ai remarqué que je n'écrivais pas pour moi. Ce serait trop facile. "Tiens, je ne sais plus quoi faire, alors je vais m'écrire pour passer le temps, et je dirais que c'est pour mettre de l'ordre dans mon monde intérieur." Puis quoi encore ? D'autres le font peut-être, je ne sais pas, je ne suis pas à leur place. Mais moi, je me mentais. Je disais m'en foutre tout simplement du regard des autres, mais je vis à travers eux. J'avais un carnet jaune à petits carreaux où j'écrivais ce qui n'allait pas dans ma vie. L'amour, l'amitié, toutes ces bêtises. C'était ce qui me semblait important à l'époque. Peur du regard des autres, peur qu'on parle dans mon dos, peur de saouler ceux que je prenais pour mes amis. Frustré par ma timidité, je me défoulais sur ce cahier pour trouver des solutions. "A qui je pourrai parler franchement sans l'ennuyer ?" "Quelle fille de mon entourage aime-je ? Est-ce qu'elle pourrait m'aimer ?"
Enfin, défouler... J'ai écris trois pages. Pour deux raisons : je trouvais cela pathétique, à un point si haut placé qu'il me fallait fermer les yeux pour ne pas les brûler, et parce que personne ne pouvait commenter ce que je disais, me conseillant sur telle ou telle chose. Je ne vais pas expliquer comment j'ai découvert Cowblog, mais j'y suis arrivé. Toujours aussi pathétique, mais au moins, on pouvait m'aider. Faire semblant de ne pas le vouloir, c'était pour mon égo. "Pas besoin des autres pour être bien." Bêtise !


Mais savoir qu'on me lit provoque un changement : on parle moins de chose personnel. Oui, c'est public, et écrire c'est être lu. D'ailleurs ça m'est arrivé l'an dernier, et je crois avoir brisé une amitié qui m'était chère. Arrêter d'écrire la vérité. Redevenir hypocrite. J'écris pour moi, mais en sachant qu'on me lira, donc écrire ce qui me met en valeur, ce qui montre mon humanité, ce qui prendra en pitié les gens. Mais ça ne marche pas. Ou très peu, juste au début.
Alors aujourd'hui, ce soir, je vais marcher droit.

Une Petite Fille m'a lu, je le lui ai fait dire, on en a parlé, et puis point. Pas de nouvelles. Anciens sentiments disparus dans une trombe de filaments noirs, certains liquides alcoolisées flottants pas loin, et un rire, un nez. Plus rien. A peine des souvenirs. C'est important les souvenirs, mais on ne peux pas les revivre, juste s'en rappeler, et souvent mal. Alors je les cherche, ces morceaux brisés. Par terre, dans la rue, des petits bouts de rouge amour. Je cherche en vain. Ils ne sont plus là, il faut avancer. Et puis ne pas chercher près de soi, mais s'étendre à tout.

Je suis un cyberdépendant, je suis un enfant de l'an 2000, confession d'un témoin du siècle. Les déchets de l'an 2000. Chanson créé à mon baptême. Sans rire, une telle chanson à la soirée arrosée d'un baptême ! Et du Higelin dans l'église. Pas banal le baptême.

Allez, pour finir, un message pour les lecteurs (s'il en reste. Hey ! Youhou !) : Regardez (je n'incite pas à son piratage) un épisode de Hero Corp, achetez les DVD, et aidez à la création de la troisième saison. Parce que c'est vraiment génial. Je le dis pour vous, pour votre culture, votre divertissement et votre plaisir, et puis aussi et surtout pour moi, car j'veux voir la suite !

Come on !

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Jeudi 24 mars 2011 à 3:23

Je ne ferme pas les yeux. J'ai arrêté depuis trois jours. Trois jours sans sommeil, pour finir trois travaux et demi. J'ai voulu faire l'innocent, mais au bout d'un moment, ça ne me plaisait plus. Tu comprends, cette sensation d'être en reste, au point mort alors que tous les autres passent devant comme des abeilles. Elles filent, les abeilles, jusqu'aux fleurs pour faire le plus bon miel qui existe. Elles prennent plaisir ou non, les abeilles, à faire ça, mais elles le font vite et bien. Et une petite abeille, derrière, qui tente bon gré mal gré de suivre le troupeau devant. Une petite abeille qui frotte ses ailes pour aller plus vite, mais ça ne marche pas. Elle recule même. Jusqu'au nid. Et plus. Alors elle panique, ne sait plus quoi faire et reste dans son idée d'aller aux fleurs, alors elle essaie par tous les moyens d'y parvenir. Jamais elle n'y parviendra, ou alors elle y restera à jamais. Jamais. L'abeille c'est moi. Jamais. C'est un mot qui passe bien dans une grande phrase. Jamais et toujours. Réminiscence des grandes phrases par un artiste. Elles sont là pour mieux cacher les vrais sentiments. "J'essaie de dire que je fais tout pour me retenir de t'embrasser" "C'est bête, parce que ça me plairait" oui mais c'est toujours comme ça avec les jamais. Ne jamais dire toujours. Toujours écrire jamais, ne jamais le respecter. Et c'est repartit ! Foire galante aux harmonies crochues comme des doigts de fleurs d'été. Je ne ferme plus les yeux, mais les paupières se laisseraient bien tomber en fin de compte. Disons que douze heures sans discuter avec personne, c'est long, ou pas assez silencieux. Un voisin, une radio, un trombone. En rentrant dans la cité universitaire, j'ai entendu le son d'un trombone à coulisse au fond du couloir gauche, au rez-de-chaussée. Coïncidence amusante, je suis au dernier étage et je suis au fond à droite. Deux trombonistes qui délimitent la cité u. Mais ça fait deux semaines que je n'en ai  pas joué, beaucoup trop. Passer le temps à la grande saison, l'iris tombe, le noir avec. "Pinage". Bah ouais. Pinage.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Mardi 22 mars 2011 à 4:37

Ev'rybody knows... Pas de remède au retard.
Pourtant je suis en retard sur tout.

On m'a dit que tant qu'on suivait le temps présent, le retard était faux. Mais le retard n'est pas que temporelle, il est aussi matérielle. Le mien est aussi matérielle qu'un éléphant sur le toit d'un porte-avion.

Lala... Fond...

Ne rien faire. 
Ne rien faire pour se donner bonne conscience. Passer une nuit blanche à ne rien faire pour se dire qu'on a fait son maximum.
Passer rien pour rien sans croire rien.

"Enter", toujours "enter". Mais le EXIT, on en fait quoi ? C'est donner une victoire à Baudelaire. La Victoire, c'est la musique française qui a potentiellement un intérêt temporaire, Baudelaire, c'est la poésie française conventionnelle normalement u-temporelle.

Et mourir un soir pour voir renaître le lendemain plus beau qu'aujourd'hui.
Toujours, pour se laisser bercer au pied d'un piano. Leonard Cohen. Léo.

Sentir au creux de sa paume un vide. Ecrire trop pour ne rien dire. Ne rien dire de plus pour écrire...

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Lundi 21 mars 2011 à 2:31

Pourquoi vouloir.
Le désir est le propre de l'Homme.
L'Homme n'a d'autre désir que de vouloir.

Boucle bouclée, et en escalier. Du coup (terme typiquement français m'a dit un québécois) j'ai envie d'écrire plus mais je n'ai pas le temps. Je pense à Cabrel, puis à Brel. Pis maintenant à Cantat. Faut croire que la chanson m'envahit, sans rester dormir pour autant.
L'envie d'écrire.
Le manque de temps.

Le temps. A ralentir, en vain.
"On aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire. On dit c'est le destin."
Le Sud, Nino Ferrer

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

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