Mondes-Perdus.Malade-Palpitant

Putain de bulle à toi aussi...

Lundi 31 octobre 2011 à 0:33

 Tout con. Comme j'me fais prendre par un film. Il parle dans tous les sens tout en glissant des questionnements bateaux déjà vus et revus. Et pourtant. La B.O. aussi était tout ce qu'il y a de plus con. Des trucs qui marchent bien dans les pubs. La p'tite musique douce qui te fait acheter ton automobile avec un airbag où il est inscrit "Game Over". Pis p'têt aussi les histoires de romances qui font un boum-boum dans le cœur. Une envie de vivre ce truc plus fort que la course d'un gamin de neuf ans sur le quai d'une gare. Un truc bien amerloque, en fait. Mais putain que j'aime ça. Devenir Monsieur Personne, en somme. En somme. Ça m'a simplement assommé sur le moment. Parce que je savais pas comment suivre. Finalement j'ai pas suivi, j'ai juste été happé. Comme une goutte d'eau par une dépression venue d'un jean pas cher. Je reprends des trucs de ce film, j'arrive pas à m'en sortir. Ouais qu'c'est bon de savoir qu'il existe des choses comme ça pour s'échapper de la réalité, et revenir en douceur. Parce que oui, à la fin, il fait pas mal. C'est pas une sorte de dilemme entre une fin heureuse ou terrifiante, nenni. Nenni ! Il te repose en souplesse sur le sol de la salle où tu es. Présent.

Ça va p'têt même être un truc déclencheur de bonne chose. Simplement parce qu'il te fait passer pour un con. Parce qu'on est con, avant de le voir. Pas tous, pas vous, mais moi oui. Tu te dis "quel choix est le bon ?" "Pourquoi je prendrais ça plus que ça ?" "Et ceci ou cela contre tout le reste ?" "Tu préfères une pomme ou une poire ?" Ben, tout con que c'est, la vie. Y a pas à s'en faire. Chaque choix est le bon.

Film qui entremêle tout. Absolument tout ce qu'on a pu voir dans la science-fiction. Ou presque tout. Certains jugeront (il en faut) avec un œil purement artistique et diront qu'il est uniquement un remake de tout. Des emprunts, peut-être des références, un catalogue. Mais ouaip, il en faut aussi pour le voir avec un œil pas seulement artistique, mais aussi humain, post-ado (quel horreur, ce mot), personnelle ; car après tout, c'est le mien, d'œil. Et il en faut pour l'aimer. Et moi j'l'aime bien, ce Mr. Nobody.

Malade Palpitant

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Dimanche 23 octobre 2011 à 22:12

 J'ai rencontré aujourd'hui une fille. Je l'avais déjà croisée avant, mais pas rencontrée. Vu de loin, parlé comme ça, pensé en bien. Souvenir de lycée, souvenir de la Dictatrice. Mais ça c'était avant que je la rencontre.

Sur le bord d'un rempart, elle fumait. Je ne sais pas si elle regardait au loin en pensant à toutes les possibilités qu'offre une vie et aux conneries que font les gens en ne les utilisant pas, ou si elle regardait sa clope en se disant qu'elle se faisait chier. P'têt les deux. P'têt autre chose. Ou les deux et autre chose. Elle était assise. J'avais de loin repéré sa silhouette. Non, pas la sienne. Une silhouette, balançant lentement ses jambes dans le vide des remparts. Je me suis dit à ce moment que si jamais je commençais à fumer, je me mettrais là, à cet endroit. Si beau pour parcourir des yeux la verdure et le lointain.

Je suis entré chez elle. J'avais peur d'être un voleur, brisant son quotidien en franchissant sa porte, l'obligeant à m'offrir à boire et à manger. Mais après la rencontre, je pense que ça devait lui faire plaisir, un peu. J'ai cru comprendre que son quotidien devait être brisé, toujours. J'ai cru aussi comprendre qu'elle réalisait ses envies, ou qu'elle ferait toujours tout pour y parvenir.

Et c'est à ce moment que j'ai paniqué. En rencontrant quelqu'un qui dégageait une telle force, je me suis vu, conciliant avec tout, ne sachant que choisir, sans but actif, avec du moins dans le corps et dans l'esprit. Expliquer ce que je fais ? J'écris des textes qui ne provoque pas d'alchimie, je dessine des gens qui sont dans ma main, je fais des mots qui restent sans grande conviction politique, je fais des traits qui ne ressemble à rien d'utile, je pose des lettres qui s'amollissent à chaque lecture, je pose un crayon sur une feuille qui restera feuille et non œuvre.

Une œuvre, c'est transcendant. Pas toujours. Mais ça recherche. Ce que je fais reste anonyme et intranscendant, car pas cohérent et unilatéralement sans volonté de changer quelque chose. Serai-je un vieux con réac' ? Déjà ? Non. Non.

Non.

Je veux changer quelque chose. Je veux, je le veux. Je veux voir des choses révoltantes, je veux vivre des choses aberrantes, je veux comprendre des choses ahurissantes. Et là, je suis ici. Sur un lit, à écouter, du coup, Chamboultou, avec un coup de blues. À savoir que demain, cours. Tout programmé, comme un cahier à musique. Même si les profs sont assez libres, dans leur emploi du temps, et que rien n'est si précis, c'est programmé. Je suis une croche dans une portée. Je m'accroche à la ligne de mi, pour ne pas tomber sur le do. Jeu de mot qui me lance une idée de chanson. Que faire ? Continuer ma plainte sur moi-même qui partait d'une description d'une jolie fille sympa aux idées magnifiques ? Arrêter là et réfléchir à quelques vers pour l'histoire d'une croche qui s'effraie de sortir d'une partition ?

Ma batterie de portable est vide. Réponse à cette question : j'arrête. Pas tout. Je n'arrêterai rien. Jamais, sauf si je tombe sur une exception. Mon exception, c'est mon miroir. Il est horrible, sur un lit, à écrire une chose qui ne sert pas à grand chose. Pardon pour le grand chose.

J'aimerai revoir cette fille pour qu'elle me raconte ses aventures. Pas besoin de lui demander cette requête que j'affectionne : "Raconte-moi ta vie". Sa vie a l'air tellement remplie que ça sort tout seul. Et c'est bien. J'aime tant écouter.

Je suis une oreille. Parfois parlante. Mais oreille à jamais.

Malade Palpitant

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Mardi 18 octobre 2011 à 16:29

C'est marrant. J'ai découvert une vie en-dehors de l'écran. Une vie réelle, avec tout ce qui fait une vraie vie. Des gens, des activités, des rires, des envies d'amours... Pendant ces moments, je n'avais pas la disponibilité d'internet. Et là je le retrouve, et j'hésite à plaquer le net pour la vie, ou tenter de retrouver un moyen de faire les deux. C'est dur, très dur. Je sais que cet endroit, je ne le quitterai pas. Pas encore. Il m'a fallu une demi-heure pour me remettre dans le bain internautique, et j'avais envie d'écrire. Je... Comme un poids qu'il faut sortir, parce qu'on a la possibilité de le faire. La porte s'ouvre et on veut sortir, mais quand la porte est fermé, on n'y pense même pas. Voilà, un peu ça. Je... Ouais, et pourtant j'aimerai tant consolider ma vie réelle, sans user de tours pour me rendre moins fragile. C'est con. Je sais pas, mais c'est con.

Je pense à un frisson qui me parcoure le dos. L'échine, c'est trop dit, alors je dis le dos. C'est classique, mais ça marche. Je pense à un frisson qui me remonte la colonne vertébrale. Parce que j'écris. Depuis deux semaines, j'ai une production de poèmes ou de chansons - l'un ou l'autre - mais pas d'écrits comme ça. Comme ici. C'est pas moi, c'est une traduction de moi. Non, pas ça. Ici, c'est une traduction de moi. Ces poèmes ou chansons sont des traductions de mon monde, de mon extérieur. Mon intérieur, c'est ici que je le traduis. J'adore le dessin. Je trouve qu'effectivement, c'est le média le plus simple qu'on ait encore jamais trouvé. Mais à part dans l'expressionnisme, je n'ai pas trouvé comment traduire mon moi intérieur. L'expressionnisme abstractionniste, tel Pollock, ouais. Okay. L'expressionnisme français tels Van Gogh, ouais, okay. Deux grands noms. Tu peux mettre d'autres noms si tu veux. Les noms sont interchangeables. Les noms ne veulent rien dire, sauf dans les livres. Les noms ne veulent rien dire, sauf dans les livres. J'aime cette phrase. Mais voilà, les mots sont expressions. On peut les prendre pour soi, pour se dire. Je me trompe surement.

Je me trompe souvent.

Les noms ne veulent rien dire, sauf dans les livres.

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Jeudi 29 septembre 2011 à 1:14

Et bien ça y est. C'est la fin. La fin, parce que c'est le début. J'imagine pas une fin sans un autre début, et donc pas un début sans fin. Maintenant je pars rejoindre ma ville estudiante, c'est un début, et ainsi la fin d'autre chose.

Ma question serait ainsi : la fin de quoi ?

Parce qu'en définitive, je quitte le domicile parentale juste le temps des études, et je reviens pour les vacances. Mais c'est le début d'une indépendance. Encore un début. Alors une fin de dépendance ? Pas tout à fait. Mais quoi alors ? Je n'arrive pas à définir cette fin. Du tout. Elle m'empêtre. Elle me hante. Je suis insouciant en ce moment. Pas de pensée vers les futurs jours. La rentrée. Tout ça.

Oui, j'suis un veinard diront certains, je rentre qu'en octobre. Mais bon, qui sait c'que j'aurai en contrepartie. Qui sait ?

En bref, un billet pour rien, pour dire que je m'en vais. Je l'ai dit partout. Par tout. Comme si c'était une rupture importante. P'têt bien. Plus que ce que je pense. Je ne pense à rien. Rien ne me pense. Pis c'est galère de penser. Toujours ruminer la réflexion. Le geste ne suit plus. Là j'ai fait l'inverse. Je ne pensais plus, et le geste était là. Mais vide, le geste. Pas d'émotion, pas de ressenti.

Les deux vont de pair - le geste et la pensée - apparemment.

Malade Palpitant

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Mardi 13 septembre 2011 à 2:16

Reprenons du sens insensé à recenser. Et sans jeu, essayons, pour une fois.

Rentrer dans le lard. Rien de beau là-dedans, dans cette expression complètement dépassé et inutile mais comment faire pour débuter sinon ? Un "lors d'un regard" reste froid et distant. "Une fois elle" détestable. "Une parole et" désuet. Non, rentrer dans le lard, dans le gras, dans le bide, dans le dur de l'affaire, rien de mieux pour commencer. Il y a l'élan et l'explication d'une base perdue. Alors voilà. Rentré dans le lard.

Et à chaque c'est pareil. Rien y fait. Elle aura beau dire une connerie c'est comme si non, et c'est entendu comme. Lourdeur et fardeau, quand bien même un lard bien attaqué. merde Détachant la pression des yeux envers les tiens, les lèvres s'ouvrent pour t'entourer d'un voile de merveille, aux premières lettres. Les suivantes dissipent la vapeur pour l'assécher, et tu accompagnes ça. Tu suis sans volonté propre ce truc, t'envoyant en qui sait où, sûrement pas un endroit agréable, et tu suis tu suis sans volonté sans résolution sans fermeté parce que tu le veux parce que c'est elle qui t'y envoie. Du moment que c'est elle. Rien d'autre. Rien à chier. Elle te semble aussi inaccessible que la dernière. Mais tu sais ce qu'on dit... Une dernière. La der des der. Puis ça se passe pareil, elle sait lire elle sait comprendre elle sait savoir et s'éloigner pour te voir t'écraser. T'étais déjà pas dans un bel état depuis son regard suivi de la langue cassante, mais là elle t'arrache la figure et les sentiments qui sont dedans. Elle fuit, toi pas. Tu ne courses pas pour autant. Tu restes sur place, agenouillé, replié sur toi-même. Tu penses que rien ne renaîtra de ce machin que tu as ressenti. Ce machin qui est mort. Mais que tu crois, que tu crois. Il est mort, il est invincible. L'amour ne meurt qu'une fois. Mais ce machin truc bidule n'est pas de l'amour. Plus fort ? Moins ? Tu sais pas tu sais rien et bien sûr tu veux rien savoir. C'est ainsi. Tu penses être dans un trou à côté d'elle, elle te tient par la main pour te retenir. Elle a la force pour le faire. A chaque moment, tu penses qu'elle lâche, mais non, son annulaire te retient. Puis elle ressert. Et à chaque personne passante, elle lâche un peu, comme pour montrer qu'elle hésite, qu'elle t'aime bien, mais que c'est pas pareil. C'est ainsi. Elle est forte et puissante. Elle crache du feu gentiment. Fait ses étirements. Tu applaudis. Tu te dis que rien ne saurais être mieux. Puis encore, tu penses à après. Là, c'est là, à cet instant où tu sais que tu vas tomber. Sans même qu'elle n'ait encore lâché l'index de cette poignée. Tu le sais, sans effort, que tu vas t'écraser purement la gueule au fond du trou. Ducking trou. Tout ça à cause de l'anticipation. C'est la Pythie. C'est juste la Pythie. Elle te dit un truc, ça se passera, quoi qu'il se passe. Même si tu fais tout pour contrer ça. T'auras beau envoyer ton rejeton à la mort, tu aurais pu aussi bien l'élever dans l'amour ou la haine, il t'aurait tué quand même. Aucun problème, je connais l'avenir, je sais m'y préparer. Mais oui. L'avenir n'a pas de précision. Mais il suffit qu'on te le donne pour que tu saches que tout est vrai, voyons, comment ne l'as-tu pas compris plus tôt ? Et voilà, tu tombes dans le piège, dans le trou. Ducking hole. Y a pas plus con que l'anticipation. T'aurais rien imaginé, tout aurait peut-être, c'est pas sûr non plus, bien se dérouler. Mais il a fallu imaginer, penser, croire... Espérer. Plus con que l'anticipation, l'espoir. L'espoir est accompagné toujours de son trium : la supposition et le désespoir. Et tu penses à un espoir, te vient de suite les deux autres. La supposition de l'espoir, et le désespoir de cette supposition. Est-ce que ça marche à l'envers ? Oui, mais quel envers ? Tu supposes. Tu espères la supposition, et désespères de cet supposition. Tu supposes. Tu désespères la supposition, puis espère la désespérance. J'ai pas dit consciemment. J'ai rien dit là-dessus. Tu désespères. Tu espères etc. T'as compris c'est bien t'es beau vas-y fonce demain il sera encore tôt voire trop. Mais ça tu sais pas. T'y penses pas. Tu vois, t'as compris.

Reste de la place pour trois lettres. Lesquels ?

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