J'en demande peut-être trop, mais y a un silence de mal à l'aise. J'sais pas, j'sais.
J'entends souvent des rires, qui ont l'air franc, je ne m'y trompe pas. Mais derrière y a ce regret. Je le supporte pas. C'est comme un débranchement myocardique. Une danse prophétique de la fin palpitante. Beaucoup de grands mots pour pas grand chose, au juste. Mais de quoi vouloir les écrire. J'les dirais même, s'il le fallait. Zut à la fin.
Je veux un piano. Pour faire genre, surement. Mais le timbre donner par Intoxicated Man de Sergio me donne tant de frisson que... Ça m'suffit. Nous étions deux émotionnels, nous pensions de la même façon, nous le pensons encore. Mais v'là. Ça tourne en rond. Je me retrouve dans un mauvais Marc Levy (pléonasme) avec une fin digne de Kafka. Je vais mourir au petit jour, comme un chien. Sûrement, la honte me survivra. Vois, je prends et je replace. Moi non plus je n'avale pas pour en régurgiter la référence à une sauce particulière. Je ne crois pas.
Parce que t'as les yeux bleus. Que tes cheveux s'amusent à défier la nuit par leur couleur de dieu. Parce que tu as vingt ans... Tu te crois tout permis. Tu n'en fais qu'à tête. Désolé un instant. Tu joues avec mon cœur comme un enfant gâté qui réclame un jouet pour le réduire en miette. Parce que j'ai trop d'amour, tu viens faire pleurer mes nuits et crier mes jours.
Voilà. Eric Esmonino n'en a que plus de mérite. J'ai plus Gauguin à mes côtés, comme plus tôt. Là c'est Moore, magnifique et splendide Moore. J'en suis amooreux, tant en vrai que pour le jeu de mot.
Prochaine idée, commencer une nouvelle avec quelque part "Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je n'sais pas." Ça se fait couramment de reprendre des phrases telles quelles pour continuer sur autre chose. Je voudrais aussi intégrer des mots de "nom de code : V" je crois. Mais je n'en suis plus sûr. Je pense que ma dernière libération se trouve dans un clavier. J'ai horreur de lire des textes ou poème où l'auteur, hypocrite, ose écrire "mon encre salive, ma plume s'agite" gnagnagna oui ouhlala ! Dieu que nous sommes merveilleux, ô nous poètes, à écrire comme au XVIIIème avec nos pauvres moyen... On croirait presque entendre la cire couler lentement le long de la bougie.
Je n'sais pas, ils recherchent sans doute un effet de style, une ambiance. Mais j'en suis indifférent. Je lis sur un écran des mots sans doute écrits pour l'écran et via un clavier, loin de toute empreinte manuscrite. Il me fallait retrouver ce poème qui m'a frappé...
"Il y a si longtemps
Que j’écris
J’en ai oublié
Ce qui guide
Ma main
Ce qui fait trembler
Ma plume
[...]
Les rêveurs
Écrivent
Insaisissables
Leurs billets sont
Noirs
De leurs
Caprices
Sentimentaux
Pourtant
Mes pages
Ont l’angoisse
Du poète blanc."
Voyez tout ça... J'en ris. Autant que j'intériorise ma frustration à ta présence.