Mondes-Perdus.Malade-Palpitant

Putain de bulle à toi aussi...

Mardi 9 septembre 2014 à 23:54

 J'aime bien une femme, je sors avec une autre.

Une femme est loin à l'autre bout de France avec son copain.
L'autre femme est loin loin en Amérique du Nord pendant cinq mois.

Conclusion : je commence à m'inquiéter pour mon boulot futur en me disant qu'il faudra prévoir une situation pour pouvoir déménager vers une femme.

Pendant ce temps, à l'endroit où ça a commencé avec une femme il y a deux ans, un autre couple connaît la même chose. On se connait sans se voir, on se voit, on coup de foudre. Et on est géographiquement éloignés. La différence, c'est que une femme avait un copain à l'époque. Eux n'ont personne, eux n'ont qu'eux. Alors ça peut se faire plus facilement. J'aimerais qu'ils y arrivent là où j'ai pas réussi. Et j'aimerais re-tenter pour réussir.

Et bien sûr, ça me fout un coup, alors je cowblog de retour. Parce que j'ai envie d'embêter personne pour ça. 

La vie est faite, peu importe comment. Et si je crois que tout est immuable, je ne sais pas ce qu'est ce "tout". Alors alors, commencent les espérances.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Dimanche 4 mai 2014 à 14:47

Bonjour.

Bonjour.

Vous êtes ?

Oui.

Ah. Bah oui. C'est normal.

Oui.

Et…

Oui ?

Où sommes-nous ?

Un endroit sécurisé.

Sécurisé. Très bien. Un peu comme un commissariat.

Un peu comme un commissariat, en effet. Un peu.

Nous ne sommes pas dans un commissariat ?

Pas du tout.

C'est étrange, je ne vois rien de reconnaissable. On saisit le ciel d'un jet, mais il n'y a rien ni personne sur le plan horizontal. Nul morceau d'agitation, aucune particule de vent. Depuis quand suis-je ici ? Je ne m'en souviens pas. Et vous, depuis quand attendez-vous là ?

Je n'attends pas.

Que faites-vous, alors ?

Je surveille.

Ah bon. Parce que c'est dangereux ?

Pas tant que je suis là.

Eh ben. On dirait quasiment une cellule. 

Oui.

C'est une cellule ?

Oui.

C'est une cellule. Je suis dans une cellule. Je suis une masse de cellules en cellule. C'est nul. Je suis en prison ?

Une sorte de prison.

Mais pour quelle raison ?

La même que pour les autres que je surveille.

Je ne suis pas seul ?

Vous êtes ici seul.

Ah mais. Vous venez de dire que…

Oui.

Mais…

Oui.

Ah. Bon. Ah. Mais… Bon. Bien. Vais-je mourir ?

Cela ne dépend pas de moi.

Mais de qui ? Qui vous a fait minotaure de cet endroit ?

L'équilibre.

C'est rare. Une personne évasive censée éviter les évasions. Bravo.

Merci.

L'équilibre de quoi ? 

L'équilibre du partage.

Vous avez des restrictions, niveau vocabulaire ?

Non.

Le dialogue avec vous ne sert à rien. Je vais comprendre seul. Je suis ici à cause de l'équilibre du partage. Dans une cellule au ciel ouvert. Avec quelqu'un qui surveille. Qui surveille quoi ? Moi, de toute évidence. Il y a d'autres personnes, mais qui ne sont pas ici présentes. C'est donc qu'il y a différentes cellules, placées irrégulièrement. Mais la même personne qui surveille tout le monde. Je suis dans un endroit qui ne doit pas exister matériellement. Un peu comme un réseau de données numériques. Je dois pas être loin de la solution.

D'autres ont déjà compris.

Alors vous parlez parfois autrement que pour me répondre.

Oui.

C'est assez aléatoire, votre histoire.

On s'en plaint.

Qui, on ?

Vous, les surveillés.

Quelle notion de partage m'interdit d'être ailleurs ? 

Aucune.

Libérez-moi.

D'accord.

Vous allez me libérer ?

Vous venez d'en faire la demande.

C'est vrai. Mais je comptais avoir une explication plus poussée…

On n'a pas prévu ma présence ici pour ouvrir des fenêtres cassées. Ou vous partez, ou vous restez. Mais vous n'aurez plus de réponses en partant.

Un semblant d'humanité vient de vous toucher. Mais vous me mettez à mal. La liberté ou la connaissance. Le système binaire offre mes limites. Très bien. Suis-je ici à cause d'un partage que j'ai effectué ?

Oui.

Ceux qui restent ici meurent-ils ?

S'ils restent à jamais, oui.

Partagez-vous, vous-même ?

Oui.

Avez-vous été à ma place, plus tôt ?

Non.

Comment faîtes-vous pour rester ici, sans personne ?

Vous êtes là.

Pourquoi moi et pas un autre.

Je n'aime pas les pourquoi. L'aléatoire.

Vous ne considérez pas l'aléatoire comme injuste ?

Non.

Comment faites-vous ?

Rien n'est totalement aléatoire. Le cerveau humain sait ce que vous allez faire avant que vous n'ayez décidé de le faire. L'aléatoire est une information non-perceptible par la conscience. Jetez une pièce en l'air, on peut calculer sur quelle face elle va atterrir si on possède les données précises du lancer : hauteur de la position de départ, force du vent, force de la poussée, poids de la pièce, réception de la pièce, etc. Il y a mille et trois données à prendre en compte, mais il est possible de les associer pour savoir le résultat final. Mais quoiqu'il en soit, il n'y aura qu'un résultat. L'aléatoire est cette ignorance des données. Je ne peux dûment pas qualifier l'ignorance comme injuste. 

Moi je peux. C'est injuste que je sois ignorant. L'ignorance vous guette, vous-même. 

Prenez une pomme. Partagez-la avec quelqu'un. Vous en aurez moins que si vous aviez gardé la pomme tout seul. Prenez l'ignorance. Partagez-la avec quelqu'un. Vous serez deux ignorants au lieu d'un. 

Idem pour le savoir.

Exact. Le partage est inégal. 

Vous n'en finissez jamais.

Dans dix phrases.

Vous croyez vraiment ce que vous dites ? 

Je le dis.

Êtes-vous l'ignorance ou la pomme ?

Vous êtes l'engeance du millénaire.

Sans flemme ni partage, le millénaire ne serait plus rien. Sortez-moi d'ici. 

Je ne peux pas.

Vous ne voulez pas ?

Je ne peux plus.

Vous ne voulez pas ?

Vous êtes resté trop longtemps. Il faut payer.

Voici mes yeux, bien trop inutiles. Je les mangerai, s'ils ne suffisent pas.

Merci. Veuillez ne pas mourir pendant la consultation du dossier.

Pas d'inquiétude.

Votre partage a bien été payé. Soyez certain des intentions bienveillantes à votre égard.

Sûr. 

Exclusion dans trois secondes. Un…

Le temps d'un mot.

Deux…

Kapelstüt !

Fin du transfert.

Mondes Perdus

Divulgé par Aimepe

Vendredi 2 mai 2014 à 12:54

 Jefferson bouche les yeux. Le spectacle qui se trame à l'extérieur reste à l'extérieur. D'un soupir, le vent emporte les restes de sa voix et marche sur le cadavre de sa concentration. Idées légères, bien trop pour qu'elles s'élèvent d'un double demi-citron bouilli ramifié en veines vicinales. Jefferson bloque la vue. Le noir impérial s'immisce à la manière empiriste. Sans bloquer aucun nerf qui brûlerait vif à la simple pensée d'un abandon volontaire de la lumière. C'est invétéré même à son corps tubulaire épaissit. L'impuissance sonore l'accable. Le plus petit clapotis l'encense. Un chuchotement il croit. Un autre il espère. Mais faut pas se croire plus fort que le principe, il est seul. Jefferson barricade les orbites. Il embrasse la crainte première, avance tendrement les bras en tremblant. Une fine corde en lin bloque l'accès à la couche. Indéniable barrière qui le sépare du sommeil en tapisserie. C'est une bouche folâtrée qui le prend en revers pour le remercier d'avoir encore conscience. Il ne sait pas pourquoi. Il ne sait pas à qui sont ses lèvres. Jefferson bride l'éclairage. Apatride de son propre reflet il tâte d'une main rêche ce qu'il reconnaît être roche. Les pulpeuses membranes étaient donc de marbre. Il l'aurait su, s'il acceptait son dû apaisant. Soudain il ne tient plus en place, ses doigts sont colonisés de secousses poreuses, ses jambes chancèlent et ses pieds picotent de toute part. Les émotions le quittent une à une. Les sentiments se rassemblent en un seul. L'envie, quitte à laisser plus qu'une peau, de se recueillir de façon embryonnaire sur le plat réconfortant d'un duvet. Jefferson bâillonne l'horizon. Sa propre mâchoire se fout de sa gueule. Ça ne le grivoise même pas. Humeur pas rire. Une brève sensation de chaleur sur la cuisse suivie d'une couverture glaciale. Penser que savoir écrire est pratique, surtout en automne. L'été prend place autour. Dernière tentative. Jefferson brouille l'aspect. Une nuit factice et libératrice s'ajourne ailleurs pour commencer son emploi ici. Rien ne se promène plus loin que l'aube et déjà un arbre tombe.

Mondes Perdus

Divulgé par Aimepe

Dimanche 20 avril 2014 à 0:17

 Nouvelle séance. Cet article pour prendre notes, pas grand chose de compréhensible.

Premièrement : les artistes ultra influencés par des substances, comment ont-ils fait pour représenter ça si simplement ?
Secondement : parler en phylactère nécessite ne plus parler vocalement. Impossible de se comprendre. 
Troisièmement : ne plus parler vocalement, jusqu'après la séance car c'est impossible qu'il n'y ait rien qui en ressorte.
Quatrièmement : un homme de dos, regardant à la fenêtre ouverte, pantalon gris, t-shirt noir ; sur le toit d'en face visible par la fenêtre, un pigeon de dos, mêmes couleurs et posture que l'homme.
Cinquièmement : c'est un quadrillage en gaufre de BD, avec un pigeon en personnage principal. Il est sur la première case. Mais il est tellement con qu'il ne va pas dans les autres cases. Du coup la page attend qu'il bouge...
Sixièmement : y a des gestes du quotidien qui n'peuvent pas être dans un film, parce qu'ils sont trop imprévisible. Un homme assis, les pieds allongés sur un rebord de fenêtre qui parle, soudain son pied tombe un peu du rebord et se bute contre le chauffage. L'homme s'interrompt deux secondes, et reprend. C'est un acte qui devrait faire sens s'il est filmé, ou bien qui ne serait pas naturel s'il est joué. Il faudrait faire un film sur seulement des actes comme ça. Mais pour unir le tout, une histoire un peu conne, qui se suit pourtant parce qu'elle agite les neurones. Un mec qui pense que les pigeons sont des dieux. Il en parle donc avec des potes. C'est une base simple, mais dont la futilité poussée à l'extrême sérieux serait utile à ces actes un peu raté de la vie quotidienne.
Sixièmement bis : un mec qui nourrit les pigeons sur les toits.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Jeudi 17 avril 2014 à 1:07

 Là, de suite. Hook. Spielberg. Rah. J'me disais en le voyant que j'aimerais écrire quelque chose comme ça. De l'épicness, de l'humour, de l'émotion. Pis aussi des symboles. Les montres écrasés, l'enfance oubliée, le refus de grandir, la difficulté de partir. Pis ensuite, j'ai pensé que ce film était unique, que sa musique ne faisait qu'augmenter l'épicness. J'peux pas créer une bande-son en écrivant. J'tente d'écrire rythmiquement, musicalement, mais c'est mélanger au texte. La force du son dans un film, dans ce film surtout, est extérieur à l'image pour mieux s'y coller. Ce sont différents médias qui se fracasse en un point. L'image, le son, le dialogue, la musique, l'animation. Prouf. Film. C'est embêtant, parce que faire un film épique, c'est difficile. Et faudrait que je me concentre sur faire des films. C'est pas ma priorité actuelle.

De toute façon, c'est pas comme ça que j'écris. Je tente de prendre un endroit vide. Il n'y a que des voix, à peine des corps. Aucun obstacle qui empêche d'entendre ou de parler, autre que la voix. Et les voix restent assez neutres. Plates. Comme si elles s'en foutaient un peu de tout. On parle, mais pour parler. Ça divertit à peine. Je relis le Falzar et le Méton (écrit y a un bail, mais posté lors du 254), et c'est simplement ça : une voix qui parle de lui, pour lui, s'enorgueillir ; une autre qui dit oui, qui s'en fiche mais va dans le sens de l'autre, parce qu'au final, elle s'en fout un peu. Bon, c'est pas tout à fait vrai. Toutes les voix que je pose en mot ne s'en foutent pas. Mais ça reste soutenu, théâtrale, j'tente de réduire la tension langagière à zéro.

Hook, toujours, fait quelque chose que je ne pourrais pas non plus faire. Hook te fout un mec qui revient à l'endroit de son enfance, avec une femme toujours amoureuse de lui. Au moment où il retrouve sa mémoire de gosse et oublie celle d'adulte, cette femme l'embrasse en lui avouant son amour. Et lui se souvient de son véritable amour, qu'il a suivi en partant de cet endroit. Du coup, celle qui l'aime encore se retrouve bien bête, eh ! Déjà qu'elle avait l'air moins cool à profiter de la perte de mémoire de l'autre, la voilà sur la touche. Bon, on oublie ça très vite, et c'est arrangé à la fin. Pis même, on me reprendra sur le fait qu'elle a p'têt fait ça pour que justement Peter retrouve la mémoire... Mais n'empêche, ça fait une émotion de frustration énorme qui a été créée. Et je pourrais pas écrire ça. Nop. Ou alors, maintenant que je m'en suis rendu compte, je vais pouvoir. Mais avant, jamais.

Bref. Hook. Regardez, moi j'aime.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

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