Pom pom pom, j'dis. Pom pom pom et bonjour, de là-haut d'un nuage ou d'un vélo. Pom pom pom. Rotopom pom pom. En ce moment je lis un chapitre par soir. C'est un roman qui est publié en ce moment, sur la toile d'araignée où communiquent les informations. Et chaque soir un chapitre parait. Je connais l'auteure. Elle est une amie. Et c'est dingue. J'aime des phrases. "Il avait lancé deux machines, la numéro trois et la numéro quatre. Il y avait cinq secondes d'écart entre les deux, alors les mécaniques des tambours se confrontaient dans un désaccord grinçant, concerto crissant de liquide brassé et de ferraille hurlante. La mélodie tenait de l'horreur et elle donnait mal à la tête." Pis valà, y a plein de comme ça. Que j'aime. Et j'écris plus. Je sais. Je pense à la place. Je pense au son, maintenant. À la voix, oui, mais au reste aussi. Mais beaucoup la voix malgré tout. De l'écrit oral, ce n'est pas une voix. Donc je n'oralise pas ce que je faisais avant : écrire. Non. C'est autrement. Un changement de médium pour un changement de pensée. Tout a changé. Fainéant mais dans un autre sens.
À qui dois-je mentir. Personne. Fainéant toujours, dans aucun sens. Je tourne en trois. Un beau trois. Dans chaque branche de mon corps, c'est du trois. Partout. Partout partout. Par tout. Par tout et par tous. Partout par tout par tous et par toutes. Je ne vois pas quoi rajouter dans les toux. Une tierce de toux. Voilà.
Reprendre le clavier ne m'a particulièrement touché. Je n'ai pas trouvé de sensation qui me pousse à, encore, écrire. Parler. Pis le reste. Alors c'est pour tenter. Les tentatives c'est ce qui fait fonctionner les ratés. On essaie d'allumer la voiture, le moteur a des ratés. Je sais, j'entends d'ici ma tête dire "dans les ratés il ya des réussis". Voui, mais je n'ai jamais exclu cela. Parlons entre les lignes, mais lisons-les. Pour ça il faut, enfin, les écrire.
Mondes-Perdus.Malade-Palpitant
Putain de bulle à toi aussi...
Vendredi 7 décembre 2012 à 0:07
Divulgé par Aimepe
Dimanche 4 novembre 2012 à 20:45
Le temps. Bergson, Husserl, Levinas, Marker, tout ça. Dans l'art. La Jetée retrace l'histoire d'un homme qui n'a pas de temps. J'imagine. C'est un homme qui, enfant, ne se voit pas mourir. Et lorsqu'il meurt, ne se regarde pas enfant. Il regarde tous deux cette femme. Étrange non : "il regarde tous deux". Peut-on parler au singulier car il s'agit de la même personne, mais à deux âges différents ? La question est : peut-on considérer qu'un homme est un ? En effet, entre son enfance et sa mort, il a changé. Il ne pense plus pareil, il a vécu plus de chose, il a un recul différent sur cette époque de son enfance. On peut considérer que le temps provoque une altération de la personne, et que nous sommes donc deux personnes différentes à deux temps différents. Nouvelle question : si je ne suis pas le même à deux temps différents, ne suis-je pas le même entre le moment où j'ai commencé cette question et où je la finis ? Dans cette logique, c'est vrai. Le temps est passé entre ces deux moments. En écrivant ces mots, une réflexion s'est peut-être construite qui m'a changé du tout au tout. En réduisant encore la durée, on peut dire que nous sommes autant différent que le temps que nous vivons.
Ah, autre problème. Qu'est-ce que le temps de vivre ? Comment le calculer ? Pouvons-nous établir que l'unité choisie pour vulgariser le temps, la seconde, peut couper le temps en tranche ? La vie serait comme un film où chaque seconde (ou division de seconde) serait un photogramme dans la bobine de l'existence ? Assurément, ce serait réducteur envers les qualités et l'essence même du temps. La science le dit tout aussi bien par la théorie de la relativité. Si on peut associer dans une même équation de la matière, de la vitesse et de l'énergie, alors le temps n'est pas fixe. On dira qu'il "passe" plus ou moins vite. En réalité, je ne pense pas qu'il "passe". Il est là, et ne fait pas que aller et venir. C'est tout une réflexion qui est à se poser là-dessus, et nombre d'éminentes (ou non) personnes l'ont fait.
Reprenons. Il regarde tous deux cette femme. Enfant, le visage de cette femme l'a marqué. C'est ce qui lui a permis de pouvoir ancrer temporellement son esprit, et de revenir dans son passé. Il est donc, adulte, poursuivant d'un visage qui le hante depuis qu'il est enfant. Il était, enfant, possédé par ce visage qui l'aimait, adulte. C'est presque comme s'il avait pressenti une chose. Mais malgré toutes les capacités qu'on peut prêter au temps, il va inéluctablement de l'avant, bien qu'on reviendrait dans le passé. Lui enfant ne regarde donc pas la femme car il prévoit de l'aimer, mais lui adulte aime cette femme car il l'a regardé étant enfant. C'en serait presque pervers. Il "fantasme" sur un femme qu'il fréquentera. Qu'il fréquente déjà, d'ailleurs. C'est là tout l'intérêt. Mieux, lorsqu'il meurt, il perd cette hantise. Mais c'est lorsqu'il meurt sur la jetée d'Orly que son lui enfant prend possession de cette hantise. Ainsi, tout se rapproche d'une boucle, mais ce n'est qu'une illusion. Une hantise ne se transmet pas lorsqu'on meurt à son soi-enfant. Marker serait prêt à nous faire croire ça ? Cet article n'a pas de fin.
Ah, autre problème. Qu'est-ce que le temps de vivre ? Comment le calculer ? Pouvons-nous établir que l'unité choisie pour vulgariser le temps, la seconde, peut couper le temps en tranche ? La vie serait comme un film où chaque seconde (ou division de seconde) serait un photogramme dans la bobine de l'existence ? Assurément, ce serait réducteur envers les qualités et l'essence même du temps. La science le dit tout aussi bien par la théorie de la relativité. Si on peut associer dans une même équation de la matière, de la vitesse et de l'énergie, alors le temps n'est pas fixe. On dira qu'il "passe" plus ou moins vite. En réalité, je ne pense pas qu'il "passe". Il est là, et ne fait pas que aller et venir. C'est tout une réflexion qui est à se poser là-dessus, et nombre d'éminentes (ou non) personnes l'ont fait.
Reprenons. Il regarde tous deux cette femme. Enfant, le visage de cette femme l'a marqué. C'est ce qui lui a permis de pouvoir ancrer temporellement son esprit, et de revenir dans son passé. Il est donc, adulte, poursuivant d'un visage qui le hante depuis qu'il est enfant. Il était, enfant, possédé par ce visage qui l'aimait, adulte. C'est presque comme s'il avait pressenti une chose. Mais malgré toutes les capacités qu'on peut prêter au temps, il va inéluctablement de l'avant, bien qu'on reviendrait dans le passé. Lui enfant ne regarde donc pas la femme car il prévoit de l'aimer, mais lui adulte aime cette femme car il l'a regardé étant enfant. C'en serait presque pervers. Il "fantasme" sur un femme qu'il fréquentera. Qu'il fréquente déjà, d'ailleurs. C'est là tout l'intérêt. Mieux, lorsqu'il meurt, il perd cette hantise. Mais c'est lorsqu'il meurt sur la jetée d'Orly que son lui enfant prend possession de cette hantise. Ainsi, tout se rapproche d'une boucle, mais ce n'est qu'une illusion. Une hantise ne se transmet pas lorsqu'on meurt à son soi-enfant. Marker serait prêt à nous faire croire ça ? Cet article n'a pas de fin.
Divulgé par Aimepe
Dimanche 4 novembre 2012 à 3:20
V'là. J'ai commencé un p'tit truc. Je voulais transposer un bout de moi, de mes états. Et puis ça s'est transformé. J'sais pas si c'est bien, mais... Vous verrez. Tu verras.
Comment débuter la narration de ce douloureux périple ?
Tout d'abord, il faut remonter à l'ignorance. Tout le monde est ignorant. Certains plus que d'autres, certes. Mais il n'est nul humain sur Terre possédant toutes les connaissances du monde. Ou bien il est appelé "menteur".
Mais vivre conduit inévitablement à apprendre. Il faut apprendre à vivre.
C'est ainsi que Jeff, ignorant de base comme tous ses petits amis, apprit une chose qui changea le reste de sa vie. Il apprit qu'il détenait le savoir du monde. Il suffisait qu'on lui parle d'un sujet pour qu'il sache tout dans les secondes suivantes. Et il sut qu'il pouvait out savoir lorsqu'une de ses amies lui demanda : "comment tu sais tout ça ?"
Avant cette innocente question, Jeff vivant ignorant de ce savoir. Il savait et comprenait chaque sujet de discussion, mais n'avait jamais cherché à savoir comment. Il habitait une maison un tantinet rustique mais qui lui plaisait bien. Le toit en tuiles avait peu de fuites, les fenêtres n'avaient pas de volets mais il en profitait pour regarder le paysage les nuits éclairées par la lune. À sa porte débutait le chemin de l'école. Il s'y sentait à son aise, à l'école. Évidemment, il savait déjà tout. Géométrie variable, algèbre, littérature, sciences humaines, physique, astronomie. Jeff savait tout, mais il fallait quelqu'un pour le lui rappeler. Et poli comme il était, il n'osait pas exposer tout son savoir. Seul l'activité physique et sportive lui faisait défaut. En effet, dans cette matière, bien qu'il faille des connaissances, il faut avant tout pratiquer. Et Jeff préférait s'allonger en rêvant plutôt que courir ou taper dans une balle.
Un jour, à la cantine, alors que ses amis parlaient d'un film diffusé la veille à la télévision, Jeff expliquait à Agatha une courte période de l'histoire de l'art. Agatha avait effectivement visité un musée pendant les dernières vacances et racontait ce qui lui avait plu à Jeff. Et tandis qu'il décrivait l'arrivée du Quattrocento en Europe, elle fut curieuse par le savoir étonnant de Jeff, alors qu'il avait à peine assez d'argent pour aller au cinéma. Elle lui demanda :
« Dis Jeff, comment tu sais tout ça ? » Et Jeff sut. Il ne répondit pas tout de suite. Comment annoncer que l'on possède tout le savoir du monde ? Puis il décida de mentir. « Je l'ai lu dans un livre. » Agatha parut peu convaincue, mais s'en satisfit. Jeff, lui, fut chamboulé. Il pouvait tout savoir. Mais il devait à tout prix garder ce secret. Personne ne devait être au courant.
Comment débuter la narration de ce douloureux périple ?
Tout d'abord, il faut remonter à l'ignorance. Tout le monde est ignorant. Certains plus que d'autres, certes. Mais il n'est nul humain sur Terre possédant toutes les connaissances du monde. Ou bien il est appelé "menteur".
Mais vivre conduit inévitablement à apprendre. Il faut apprendre à vivre.
C'est ainsi que Jeff, ignorant de base comme tous ses petits amis, apprit une chose qui changea le reste de sa vie. Il apprit qu'il détenait le savoir du monde. Il suffisait qu'on lui parle d'un sujet pour qu'il sache tout dans les secondes suivantes. Et il sut qu'il pouvait out savoir lorsqu'une de ses amies lui demanda : "comment tu sais tout ça ?"
Avant cette innocente question, Jeff vivant ignorant de ce savoir. Il savait et comprenait chaque sujet de discussion, mais n'avait jamais cherché à savoir comment. Il habitait une maison un tantinet rustique mais qui lui plaisait bien. Le toit en tuiles avait peu de fuites, les fenêtres n'avaient pas de volets mais il en profitait pour regarder le paysage les nuits éclairées par la lune. À sa porte débutait le chemin de l'école. Il s'y sentait à son aise, à l'école. Évidemment, il savait déjà tout. Géométrie variable, algèbre, littérature, sciences humaines, physique, astronomie. Jeff savait tout, mais il fallait quelqu'un pour le lui rappeler. Et poli comme il était, il n'osait pas exposer tout son savoir. Seul l'activité physique et sportive lui faisait défaut. En effet, dans cette matière, bien qu'il faille des connaissances, il faut avant tout pratiquer. Et Jeff préférait s'allonger en rêvant plutôt que courir ou taper dans une balle.
Un jour, à la cantine, alors que ses amis parlaient d'un film diffusé la veille à la télévision, Jeff expliquait à Agatha une courte période de l'histoire de l'art. Agatha avait effectivement visité un musée pendant les dernières vacances et racontait ce qui lui avait plu à Jeff. Et tandis qu'il décrivait l'arrivée du Quattrocento en Europe, elle fut curieuse par le savoir étonnant de Jeff, alors qu'il avait à peine assez d'argent pour aller au cinéma. Elle lui demanda :
« Dis Jeff, comment tu sais tout ça ? » Et Jeff sut. Il ne répondit pas tout de suite. Comment annoncer que l'on possède tout le savoir du monde ? Puis il décida de mentir. « Je l'ai lu dans un livre. » Agatha parut peu convaincue, mais s'en satisfit. Jeff, lui, fut chamboulé. Il pouvait tout savoir. Mais il devait à tout prix garder ce secret. Personne ne devait être au courant.
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Jeudi 1er novembre 2012 à 3:26
J'interromps Jefferson. Je sais comme j'aime Jefferson. Mais là, c'est Lady Di qui m'va plus bien. Certes, je viens de tout comprendre. Pour faire simple, LaDi est en vacances, rentrée chez elle. Ses géniteurs en absence géographique. Reste donc qu'elle était seule. J'y croyais dans la mesure où je savais que Kéké était pas loin. Mais ouais, j'avais pas fait tous les rapprochements. La journée, ouais, j'pensais bien. Les soirées, ouais, aussi. Les invitations, fêtes, restos, bon, j'me doutais que des fois c'était pas que avec plein de monde. J'suis pas idiot. Mais la correspondance était complètement vide. Je me sentais simplement seul, dans la conversation. Surtout le soir, alors qu'habituellement... La langue n'est pas dans la poche, elle est sur le clavier. Mais oui, j'ai compris, suis-je bêta. "C'est la première nuit que je dors seule." Mais oui. Soit Kéké était là, soit elle était chez Kéké. Aaaaaaaah ! Mais oui... Et donc écrire plein de messages était déconseillé. Premièrement pour l'amour de Kéké. Secondement parce qu'elle n'en avait pas besoin. Troisièmement parce qu'écrire des messages à son amant tout en étant avec son copain ça le fait pas. Quatrièmement, le quatrièmement n'existe pas, trois suffit. Trois se suffit à lui-même. Et s'il n'y arrive pas, le Trois, qu'il reste seul. Oui. Oui. Mais oui. Alors oui, le Trois, là, il se sent bien seul. Il se sent un peu vexé. Il aurait largement aisément compris, si LaDi lui avait dit. Oui, oui. La jalousie, un peu. Mais il sait quelle est la situation, le Trois. Alors oui, p'têt. P'têt que le dire ça la ferait sentir mal. P'têt qu'elle veut pas le dire parce que d'abord pour elle. Rah, mais bon, non. Non. Ça m'emmerde. Je n'ai pas d'arme pour me battre. Je suis un gladiateur dans la mauvaise arène. Je me bats pour une dame qui se trouve dans la maison Putain oui. Je me sens... Remplaçant. Là pour combler. C'était pas le cas au départ, puisqu'il n'y avait pas de créneau originel. J'suis intervenu comme superposant. Pis j'ai l'impression d'être un meuble maintenant. Bon, c'est l'imagination, et en plus je déconne dans ma tête. La jalousie. Oui. Mais oui. Mais oui. Eh oui.
Divulgé par Aimepe
Mardi 30 octobre 2012 à 1:41
Jefferson vomit sa position d'émetteur. Il est le protocolaire des missives perdues. Dans son jardin fleurissent les feuilles d'écriture, et il les traîne au râteau jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les fines lamelles de plastiques qui en protégeaient certaines, alors. Les vents ne sont pas très probants à accuser la mer et les buttes. Il y en a de part et d'autre. Jefferson mange les mots qui bourgeonnent dans son Eden personnel. Ce n'est pas un enclos, il n'y a nulle barrière, nul morceau de bois limitant, nulle pierre définissant, nul critère. Mais il sait que c'est à lui, et personne n'y pénètre sans sa permission. Il n'y a personne, jamais. Mais les mots et lettres sont là, toujours. Il ratisse, il écrème, il sépare, il lit, il oublie. Jefferson croque sa respiration. Comme d'une joie établie, il embrasse aussi les moindres parcelles vides, où seul le sol pousse. De la terre granuleuse désoxydante et nucléaire à la bonne odeur de pluie. Ah, bonheur frissonnant les muscles orbiculaires. Pas d'arbre. Pas de roche. Pas de tout. Un deux trois noyaux de goyave pour l'appellation. Jefferson mastique durement et avec difficulté ses pensées de rassasiement. Ça convient plus ou moins à sa réflexion, de rire et de bégayer devant chaque chiffon d'écritures. Pluriellement passant, cette fois-ci. On se croirait presque dans un état disciplinaire où la règle serait l'encre et les soldats les stylos. Le stylo est un soldat, disent-elles. Qui ? Peu n'en savent. Jefferson crache. Sans imaginer à mal tout ce qu'il a fallu faire pour en arriver là. À ce sol lacéré de lambeaux de fiche papier. À ces lames de vie marquées par le noir à jamais expulsées dans la chair livresque. La mémoire est ici. Rien ne l'attache, elle. Jefferson ingurgite des nuages de chaleur temporelle. L'ellipse de l'ardeur, aux éclats rouges naturels. Bouillonnement d'énergie peu concrète, il s'engouffre par mégarde dans la folie de la vie. Ses yeux sont ses doigts, il déchiffre. Lentement. Très lentement. Pour ne rien laisser dehors. Il ramasse, soit. Il ratisse, soit. Mais surtout, il mange. Sa nourriture ne pousse pas dans son jardin, elle y tombe, comme de la neige rayée de gris.
Divulgé par Aimepe