Je suis un homme émotionnel. Tout le dit. Les gens, les lignes de ma main et même ce que ma tante a fait quand je suis né, un truc en rapport avec l'astrologie, la vraie, pas celle de cinq lignes et joyeuse des magazines. Je suis un homme qui prend importance des sentiments. C'est pour ça que j'ai dû mal à draguer. Je cherche à m'attacher émotionnellement, alors ça prend un peu de temps. Alors une rencontre d'un soir, j'arrive pas. J'essaye pas. Si, j'ai essayé, mais vainement, toujours. J'sais pas si c'est une excuse. M'enfin. Pis c'est pour ça que je suis touché profondément pour des petits riens. On se communique que par message. Mais j'étais toujours le premier à envoyer le premier mot du matin, pis souvent de l'après-midi. Au début, elle le faisait aussi. Ensuite, un peu parfois. Là, je crois qu'elle croit, c'est dire l'assurance, que si je n'envoie rien, c'est un silence délibéré et elle a peur de le briser. Si je n'envoie rien, c'est un silence délibéré pour qu'elle le brise. Pour sentir qu'elle a envie de parler peu importe tout. Et on s'en fout du reste. J'ai envie qu'on s'en fiche du respect de l'autre. J'ai envie qu'il y ait de l'intrusion, de l'envahissement. Ne restons pas polis ! Soyons désinvoltes et ayons l'air de l'être ! Merde une fois pour toute. Et c'est une décision que je prends à la suite de ce que j'écris. C'est rare, d'habitude je me lance dans les tapitap du clavier mais seul des pensées en sorte après. Là je vais prendre des actes. Écrire à en tuer. Il me faut simplement des sujets simples. J'ai pas d'idées. Si t'en as, propose, je suis preneur. LARGE ! Pis là encore, j'suis pris d'une soudaine envie de faire des monolythes textuels. Ah, A. Plus je fréquente tes pages (et ça fait déjà un moment) plus j'aime ces blocs bien rangés sans lettre qui dépasse du lot. Un ordre constant et idyllique. J'aime ça. M'ci.
Mondes-Perdus.Malade-Palpitant
Putain de bulle à toi aussi...
Vendredi 11 janvier 2013 à 0:35
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Samedi 5 janvier 2013 à 7:33
Jefferson ne dort pas dans le noir. Il préfère marcher dans l'obscurité inconnue. On ne la connait jamais, mais lui tente de la dompter. Bien sûr il s'y trompe. Ce n'est pas avec un œil ouvert en guise de fouet et une ampoule usagée comme cercle de feu qu'on mate la nuit. Mais il compte bien essayer, pour l'amadouer et en faire une compagnie plaisante à sa personne. La promener, jouer avec elle, la gagater, manger avec elle. Ah que t'en serais fou. Mais une fois venu le jour, elle s'enfuirait à grandes pattes, te laissant seul pendant ton sommeil. Oui, parce qu'il faut dormir, alors si la Nuit est ton amie, le Jour est ton lit. Jefferson ne tremble pas dans le songe. Rêver éveillé dans la nuit, il a toujours fait ça. Depuis le tout début de tout. S'il le veut, il y aura une fin. Mais pour l'instant c'est la Nuit d'entre les jours son obsession. La lune est absente, encore. Il essaye de se rappeler depuis quand il ne l'a pas vu. Ça devait remonter au jour où il l'avait bue. Le ciel était doux et liquide, un nuage de sucre, un de lait, et la lune avec. En plein jour. Comme goûter on a vu mieux. Quand vint la nuit de ce jour, elle eut peur et se cacha derrière une éclipse jusqu'au petit jour où elle prit tangente et hypoténuse. Les nuits sont des sciences. Jefferson ne monte pas dans les étoiles. Il laisse ça à celui qui n'arrive pas à les mener à lui et préférant alors les barreaux d'échelles pour la fierté de toucher l'espace, si une telle personne existe. Mais l'autre n'existe pas ici. Les étoiles viennent d'elles-mêmes, attirées par le rêveur des Nuits comme un morceau de pain dans la mare. Et elles dansent l'évidence comme elles chantent la sauvagerie de la Nuit. Celle de ce jour est particulièrement bestiale. Jefferson n'est pas dans la peur. Cette nuit-ci l'a entouré de ses bras souples et l'a libéré en lâchant un délicat cri moelleux. Subtil, trop, pour les astres nocturnes et noctambules en bulles. C'est ça, noctambule. Il passe la Nuit en bulle. Dans sa petite bulle où il vit les jours et les nuits. Jefferson ne vit pas dans un rien. Il s'évertue à remplir le vide, peu importe le moment. Journée. Nuitée. Et aussi entre.
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Jeudi 27 décembre 2012 à 1:48
Aime-je ? Aimé-je aime ? Est-ce que aime-je quand le cœur fait bloum bloum si on te dit que tout arrêter c'est plus simple ? Si t'es prêt à imaginer une vie sur quatre ans, si t'es prêt à rire de ton malheur, si tu te moques de ta jalousie, si t'es limite nervous breakdown quand tu ressors du passé un contact physique ou visuel, si le simple fait de lire un blblblbl te fais sourire, si tu as le cerveau à l'envers quand on te dit que c'est mignon, si malgré tout tu voudrais que la distance soit en négatif alors qu'elle vient de doubler à 1200 kilomètres pendant les vacances, si tu te dis que t'es dans un stade trop avancé parce que t'as déjà imaginé la scène où le ventre de six mois, si t'as peur d'être carrément trop en avance dans les sentiments et que tu te dis que continuer sera peut-être fatal, si quand tu répertories pourquoi tu pourrais aime-je elle tu vois que ça va loin t'es en panique. Est-ce que. Hein, tu sais toi, dis, tu sais ? Et toi ? Est-ce que aime-je aussi ? La distance a doublé mais la communication s'est accentuée. Aime-je ? Aimé-je aime, dis ?
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Dimanche 23 décembre 2012 à 0:24
Un soir où les étoiles chevauchaient
Le Rhône et les Alpes, lune au guichet,
Ma langue célibataire en playback
Rejouait la neuvième de Dvorák.
Sur le lit une voix purement charnel
Faisait danser l'homme polichinelle.
Accompagnée d'un regard de tigresse
Elle me promit victoire et allégresse.
La féline aux pieds couverts de cothurnes
Hypnotisait le paysage nocturne.
Le rire porté jusqu'à ses fossettes
Faisaient des ravages chez les ascètes.
Opposant crocs et baisers, elle reçut
De moi, chasseur, une marque entendue,
Dernier effort d'une lutte sans loi
En me croquant pour ma première fois.
Le Rhône et les Alpes, lune au guichet,
Ma langue célibataire en playback
Rejouait la neuvième de Dvorák.
Sur le lit une voix purement charnel
Faisait danser l'homme polichinelle.
Accompagnée d'un regard de tigresse
Elle me promit victoire et allégresse.
La féline aux pieds couverts de cothurnes
Hypnotisait le paysage nocturne.
Le rire porté jusqu'à ses fossettes
Faisaient des ravages chez les ascètes.
Opposant crocs et baisers, elle reçut
De moi, chasseur, une marque entendue,
Dernier effort d'une lutte sans loi
En me croquant pour ma première fois.
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Dimanche 9 décembre 2012 à 23:23
Jefferson s'entend. Cependant il ne parle pas. Il y a comme un écho dans sa tête. Comme un chat ébouillanté errant d'un bout à l'autre de ses oreilles. Allongé sur une pierre morte, ses bras occupent l'espace du cadavre. Activité cérébrale : zéro. Tout à recommencer, du milieu à la fin. Il aimerait ajouter un début dedans, il ne peut l'ordonner. Sa vie est vaine, ce n'est pas un désavantage ni une condition, même pas une désolation. Il en est conscient et s'en plaît tout à fait. Une vie vaine, quoi de mieux pour vivre. Aucun but à satisfaire, pas poids sur les épaules, à peine une responsabilité. Il fait ce qu'il veut, pour lui, sans chercher utilité. La vanité peut être un investissement à long terme. Jefferson s'étend. Les épaules peu penaudes d'avoir la place nécessaire pour faire des mouvements de va-et-vient. Il n'y aura pas d'enfin dans sa vie. Pas de résultat probant d'une vie utile et travailleuse. Il ne fera rien et arrive à vivre. Les champignons qui poussent sur la pierre morte remontent le long de ses jambes. C'est désormais un arbre à champignons. Champignons, champignons, et la musique arrive. Un doigt bat le rythme asymétrique puis le pied s'enfouit dans la terre. Jefferson se répand. Il n'y a pas de quoi en faire un dessert. Rien de grave rien de copieux. Des chatouilles se perdent. Il n'a jamais été petit, il ne s'en souvient pas. Pas de mémoire, pas d'existence. Seul, toujours, dans le monde, dans la terre, sur la terre et sur la pierre. Il respire. Il respire sur le moment et il respire encore. Sa guerre n'a pas d'ennemi, quoique... L'effort. Ils ne sont pas amis, on ne peut pas dire ennemis non plus. Ils sont, certes. Ça fait deux. C'est trop, ou pas trois donc pas assez. Jefferson s'attend. Il doit s'attendre soi-même sinon personne ne l'attend. Personne ne peut l'attendre. Redondance. L'effort va trop vite et donc il y a l'attente. Ouf, ça fait trois. Lui, l'effort et l'attente. L'effort l'attend, il force l'attente, l'attente les sonne. Jefferson se détend. S'il y avait une horaire, ce serait celle de ne rien faire. Cette fois ça a été vite. Très rapide. Un effort de vitesse. Plaisamment. Pour une fois. Enfin.
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