Mondes-Perdus.Malade-Palpitant

Putain de bulle à toi aussi...

Jeudi 7 février 2013 à 2:18

 Tu sais, y a ça : "faut pas vivre dans le passé, tourne la page, regarde ailleurs". Y a différentes formules pour le dire, y a différents sens aussi. Mais dans le global, ça veut dire "c'est fini, vis le présent". Mais... Hein, mais. Si le présent, c'est pareil...

Ce n'est pas parce que la relation est finie que paf, les sentiments s'installent dans le placards des souvenirs. Le sentiment amoureux, l'est là. C'est le présent. Présentement, je l'aime encore. Et pas pour les souvenirs, pour elle. Rah, raconter ça, c'est contre l'aide que je voudrais apporter à d'autres mal-en-cœurs. 

Ce soir, j'étais chez une autre. Mon envie était de forcer la chose pour sortir avec elle. Me forcer à plonger dans d'autres bras, par défaut. Mais j'ai pas pu. Peut-être parce qu'elle avait les cheveux un peu trop court, peut-être parce que le matin j'ai conversé avec Ladidi. Que malgré le fait qu'on parle du ciel et du beau temps, j'avais envie de lui dire qu'elle est belle, intelligente, gentille, agréable et tout le baratin complimentatoire que je lui cache - parce que j'y crois et parce qu'elle n'aime pas l'entendre (surtout maintenant, c'est normal).

J'ai réfléchi un peu. Si j'n'avais pas mordu la pomme rouge et brillante, je l'aurais sans doute oubliée, ou du moins je n'aurais pas une obsession pour elle. Mais j'ai mordu. Et pas qu'un peu, puisqu'à la fin c'était moi le mordu d'elle. Et j'ai dû mal à me dire que je vais devoir vivre sans plus jamais pouvoir croquer. À présent, je vis plus ou moins normalement - avant je ne dormais que d'un œil et j'imaginais encore et encore un monde où nous étions deux - je vis mais je n'arrive pas à vivre. Elle est là, dans un coin de l'œil, dans un coin palpitant. Je suis un malade palpitant, ce n'est pas pour rien. Docteur, je veux mon traitement, vingt heures de Di par jour pendant cinq week-end par mois, puis augmentez les doses. Merci Docteur. Je crois que je suis accro, y a quoi comme simili pour me désintoxiquer ? Rien ?

Bon. C'est officiel.
Je suis en manque.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Dimanche 27 janvier 2013 à 4:11

 Une amie m'a dit ce soir : Tu es un enfant du Trois.

C'est pas faux. C'est vrai. Je suis un gosse du Trois. C'te putain de truc. J'aime voir la vie en Trois. Généralement, les humains divisent quasiment tout en deux. C'est simple, ils font une ligne et mettent les trucs à gauche ou à droite. Eh oui. Mais ils ne voient pas tous qu'il y a la ligne qui est là. Il y a c'qui est à gauche, c'qui est à droite et c'qui est au centre : la ligne. Certains me diront que ça ne compte pas. Mais pourtant elle est là. 

Au départ, il y a le vivant et le non-vivant. Alors je demande : "Et ce qui était vivant ?" Et on me répond : "Si ce n'est plus vivant, c'est non-vivant." Entêté, je demande : "Et ce qui sera vivant ?". Et on me répond : "Si ce n'est pas encore vivant, c'est non-vivant." Mais je demande : "Et les idées ?" Et on ne me répond pas. L'idée d'une chose vivante : un singe à trois tête. Vous l'avez en tête, vous le voyez bouger. Il est vivant ? Non. Il est non-vivant ? Non. Les idées, l'imagination, c'est la ligne entre le vivant et le non-vivant. 

Personnellement, je n'ai pas essayé d'être Trois.

Y a pas longtemps même, j'essayais d'être Deux. Je n'étais que Trois.

Le Jamais deux sans trois me colle à la peau. De partout. C'est involontairement que j'ai créé le Schtrableinshbplöf : quelque chose qui n'est pas encore vivant. Ainsi il y a le vivant à venir, le vivant et l'ancien vivant. Je disais aussi qu'il y avait la naissance, la vie et la mort, et pas seulement la vie et la mort. Je suis Trois, dans le concept. Et je suis Trois dans la vie. À trouver les choses jamais tout à fait bien, jamais tout à fait mal. À chercher ce qu'il y a derrière un choix. À préférer le lien qui unit plutôt que les choses qui sont au bout. Le Trois, c'est l'Union. En quelque sorte. Pas toujours. Vois, un triangle est unit. C'est un rond angulé. Mais trois points, c'est de la souffrance parce que celui du centre voit ceux des extrémités. Et il ne peut pas voir l'un sans tourner la tête à l'autre. Voilà pourquoi le Trois est ultime : parce qu'il n'accepte pas que le bonheur. Il intègre tout. La souffrance aussi. Il y a tout. Si Dieu était Trois au lieu d'être Un, il serait un dieu.

Un, c'est facile d'être Un. Tout le monde peut être Un. Deux, c'est aussi simple au final. Il faut trouver la connexion, certes ça peut prendre du temps, mais on peut la trouver. Trois. Mais Trois. Qui peut réussir à être Trois ? Qui peut vivre en étant Trois ? Pour le jeu de mot, même Ulysse préféra détruire Troie.

Je suis un enfant du Trois. Un enfant du Tout. Ce n'est pas prétentieux, c'est un ressenti. Mais c'est plus simple de l'être sur le papier. On s'y sent moins... à l'étroit.

Métaphysique Personnelle

Divulgé par Aimepe

Jeudi 24 janvier 2013 à 23:10

 Jefferson rame. Une flaque d'eau glacée jusqu'à la stèle l'entoure de partout comme une bobine de fil enserre le vide en son intérieur. Il y a un truc dans lequel il flotte, sûrement un ventricule vide où il réussit à se combler tout seul. Il y a un truc avec lequel il pagaie, sûrement une main qui n'a rien d'autre à tenir. Il y a du liquide sur lequel il est emprisonné, sûrement de la peinture rouge de cinéma qui goutte d'une cicatrice stellaire. Ça vient d'en haut. Encore des choses à dire, mais on ne laisse pas flotter qui veut. Alors se taire pour ne pas augmenter la quantité de mer fraise qui a l'effet d'un acide. Jefferson rame. Il est perdu il croit. Il sait où il est et où aller, mais il ne sait pas comment se diriger jusqu'à là. Se rendre de A à D, c'est pas possible. Rien à faire. Si en plus la cavité s'enfonce, il ne répond plus de rien. Mais même en tentant d'aller à gauche, le D n'est pas là. Alors à droite. Le D est absent. Rien à faire a-t-il dit. Si le D est silencieux, autant couler. Peut-être est-il au fond. Jefferson rame. Mourir pour un D n'est pas faisable. Tout disparaîtrait et son monde n'aurait plus sens. Il reste au point A. Ironiquement, sans le vouloir. Rien n'est palpable. Doucement, il pense que toucher le bord, simplement, est plus prudent. Quid de la prudence ? On s'en fout. Allez, vas-y jusqu'à la prudence. Prends ton pied et marche dessus. Écrabouille-la en te tenant droit dessus, planté comme un drapeau sur un satellite. Il y est, il y est. Rame. Jefferson rame. Comme il peut. Il se perd il se cache la lumière et voudrait des pairs. Il n'en a pas, nulle part et en nul temps. Tout ce qui reste est dans son nom où se sont échappés les points. L'embarcation creuse sa route parmi les éclats de spots lumineux ondulants. Qu'ils crèvent tous, avec leur attention vide d'existence. Ce monde est vide, alors lui ne peut être touché par rien d'autre que ce monde. Mais dans cette mare ridicule, il s'oublie et ne ressent plus que l'absence. Du monde. Les phrases pompeuses lui viennent à l'esprit pour décrire tout cela en détail mais il est trop tard. Jefferson rame. Et encore pour un bout de temps, oui.

Mondes Perdus

Divulgé par Aimepe

Mercredi 23 janvier 2013 à 0:13

 J'ai un aveu à faire : je lis le roman d'une amie. Ça s'appelle "Tumeur Vénère". Et je vous prête le lien :

Sinon j'ai réussi à obtenir un entretien avec Lady Di. LaDi. C'pas mal hein. Bon, tout devra être caché, on sait pas comment ça va se passer ni sur quoi ça débouchera. J'ai simplement réussi (et je m'en dégoûte) à réduire peu à peu la raison qui lui faisait dire que ce n'était pas raisonnable. Je pense que ce sera sans doute nos derniers moments ensemble. En vrai ensemble. On se reverra sûrement avec d'autres gens, mais en amis. C'est triste. Je m'y fais peu à peu mais je crois que savoir que je vais la voir dans peu de temps m'aide. Ou alors ça va me bousiller de l'intérieur, je vais en crever comme j'ai déjà crevé il y a quelques jours. Mais toujours est-il que je vais la voir. Je me dégoûte mais je suis content. Qu'est-ce qui est le plus dégoûtant des deux ?

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

Lundi 21 janvier 2013 à 16:59

 Je porte le blanc. Le noir ne me convient pas, je ne l'aime pas. Le noir convient dit-on au deuil. Peut-être est-ce pour le deuil corporel. Quand une chose est morte, bien morte. Moi je porte le blanc. Je m'ouvre au soleil et au varech. 

Alors pour défier le noir je porte le blanc. Depuis quelques jours, il y a plus de visiteurs qui passent par ici. Qui tu êtes ? Bah, tu fais comme vous voulez. Je ne vois pas ce qui est extraordinaire ici de toute manière. Peut-être certains vers de peau easy. P'têt, comme j'suis d'accord, les deux dernières peintures. Bah. On s'en fout non ?

Du coup, je passe le temps en portant le blanc. Au plus près du sol. Le sol eye. Rmfltl. La peur hein. Bon. La peur. Faut flinguer la raison et la peur maint'nant. Mais, hé ! Plus d'balles ? Faut choisir entre flinguer l'un ou l'autre alors. Même pas, y a queud' de balle. Ah, le salop ! Tarantino a tout piqué, c'est ça ? Non, y en avait une au départ, mais elle était à blanc. Sacrepuche ! Alors il y a eu un tir quand même. Oui, en l'air, pour t'effrayer. Ah. J'aurais préféré l'avoir dans le soupir. 

Eh ben, sous temps de semi-neige, c'est facile de porter le blanc. Ouais, mais t'oublie que la nuit il fait noir. Et le blanc transpire bien plus à ce moment. Il suinte. C'est dégueulasse ça. Mais on s'y fait, de vivre avec. De toute manière, il suffit de le porter, pas de l'assimiler. Non, faut garder la facilité quand tu l'as sur la main.

Un pinceau à la main, je porte le blanc. Mais j'arrive plus à peindre. J'ai perdu un truc depuis deux jours. Ça tombe plus tout seul, ça reste coller. Alors je force de toucher la feuille, mine de rien, comme ça, parce qu'il faut tenter. Le truc reste en l'air, même s'il y a un truc sur la feuille. C'est pas le bon truc. Enfin, pas celui que je voulais. Il est pas "mauvais" par essence, il ne me convient simplement pas. Je ferai comme avec le blanc, je vivrai avec.

Malade Palpitant

Divulgé par Aimepe

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