Je reviens tout juste d'une mini-soirée. Sur le chemin, j'me suis pris la tête d'une façon considérable. (Oui, c'est ma vie...) On parlait bio, écolo, capitalisme, politique, économique, et mode. "Le bio c'est une mode" "non" "bidule mais si" "oui parce que c'est devenu un argument commercial mais tant mieux, ça s'ouvre sur le monde au lieu de rester dans son coin comme une chose néo-machin-secte" "tant mieux mais non parce que des gens en profitent, et les consommateurs ne sont pas informés, pas tes parents, pas les miens qui s'informent, mais voilà" "oui mais ça prouve qu'on écoute, que ça évolue, que machin que bidule, et on peut partir politique avec la mondialisation qui fait qu'un pays vend un ou deux produits pour gagner fric et se ruinent à acheter d'autres produits d'autres pays, ce qui obligent à la culture agricole intensif, alors que si on usait des produits qui poussent dans le pays, ça ruinerait moins, ça serait plus écologique et bio" "c'est quoi biho" "tu détournes le sujet, c'est agriculture sans produit chimique" "aaah, bio, je croyais que tu disais biho, parle normal". Tout ce merdier si vous avez eu le courage de tout remettre en français... Et entre aussi "le réchauffement planétaire, les 500 plus grands scientifiques disent qu'il existe, mais quand même, il est naturel, alors j'y crois qu'à moitié" "mais il est démultiplié exponentiellement par l'Homme" "pas exponentiellement" "mais si" "bon d'accord, mais quand même machin" "on devrait être en ère glaciaire, tu vois de la glace devant toi" "pas en ère glaciaire" "si"... Merdier puissance deux. Et "le capitalisme je suis bien content qu'il soit là pour prendre une douche" et tu crois que sans le capitalisme on devrait aller à la rivière pour l'eau ?
J'ai compris une chose. Et je l'oublierai dès demain. On ne peut jamais (dans le sens exception existe) parler d'un sujet sérieux sur le bio sans déclencher un débat ou chacun restera dans sa position, sachant qu'il a raison. Je dis penser savoir donner accord à l'autre, et je campe sur mes marques. Quelle folie ! Après on parle révolution, on peut rien faire, on peut voter, mais ensuite, mais quoi...
Je hais la politique, celle qui nous vend des choses. La politique commerciale. Pas celle d'origine grecque, "affaire de la cité"... Chier. Je hais tout ça, j'ai l'impression que seul un robot pourrait le faire, sans émotion, avec un respect pour la vie humaine. A la Asimov. Je veux crier, encore, je ne le fais pas, encore. Je répète dix mille fois les mêmes refrains, les mêmes reproches, les mêmes emmerdes, rien ne change. Je me dis que c'est moi qui ne fais rien pour changer. La fuite semble être lâche, mais entre laisser faire et fuir, autant partir pour faire quelque chose de mieux ailleurs, ou croire que l'on peut le faire.
C'est monstre.
Point point point
Des fois je suis moins qu'ado, je suis enfant. J'espère le héros qui nous sauvera de tous ça. Un peu comme dans Hero Corp. Le sauveur arrive parmi les ex-sauveurs. Là, un homme sauverait les hommes qui serait devenu un peu moins qu'homme. C'est quoi être homme ? C'est quoi vivre ? C'est quoi tout ? Et la philo peut nous sauver ? Trouver des solutions, comme dans un jeu ? Tout est vain, et pourtant on continue. Merde. En finir n'est pas une solution, ou alors apporter la destruction totale avec. Mais là encore, c'est impossible (dans le sens possible mais très faible).
Je raconte des idioties, je n'ai plus personne à aimer. Alors je m'occupe de mon et notre futur, du monde, de vastes projets. Avec un amour à côté, ce serait plus paisible.
Je veux continuer à écrire, même n'importe quoi. Je veux faire fuir les gens qui lisent. Fuyez, pauvres fous ! Rien. Plus rien de sensé. Le sens, c'est ceux qui pensent logique. La logique, c'est trop droit, trop direct, trop chiant. Passons à côté. Un détour. C'est rigolo. Paraît que l'humour est le propre de l'homme, avec un grand h, bah prouvons le ! Rions de tous, avec tous. C'est une philosophie, encore, et dérangeante. Elle ne sert à rien, mais quoi sert à quelque chose ? Tout est vain. Vanité des vanités, tout est vanité. Je deviens d'un pessimiste comestible.
Zut
Tout çà pour dire que ma prof de bio en terminale nous a démontré par a+b qu'on allait bien entrer dans une Ere Glaciaire bientôt. J'ai oublié son raisonnement mais je me souviens de l'intense compréhension que j'avais ressenti à son exposé : quand toutes les pièces se mettent en place et que tout devient fluide. Donc, oui, l'Ere Glaciaire est pour bientôt. Mais il ne faut pas se fier aux températures de folie. Il faut se fier à la fonte des glaces, si je me souviens bien. Comme quoi, l'équilibre de Tout est basé sur des Déséquilibres. Contradictoire, et pourtant.
Pour en revenir à ce que tu dis au tout début et à la toute fin, j'ai ressenti pareil. De plus en plus souvent en ce moment. Tout virer pour tout recommencer. Mais tu vois, je réussis pas vraiment. Trop de culpabilité qui n'a rien à voir, pour ma part.
Je rajouterai que je suis d'accord avec toi. La laideur du monde doit être singulièrement atténuée quand on a une personne Aimée à côté. En attendant, faudra qu'on se trouve d'autres artifices.
Dors bien.